Hommage à Hubert, notre camarade du collectif parti bien trop tôt et appel à soutien de sa famille

Pour Hubert, sa famille et la ferme du Pin

Texte écrit collectivement par des ami.e.s et camarades de luttes d’Hubert que vous pouvez retrouvez également sur le site web de Yoann, son fils, afin de faciliter sa lecture et diffusion :

https://www.permabocage.fr/2023/07/03/pour-hubert-sa-famille-et-la-ferme-du-pin/

Notre camarade, ami et amour Hubert, paysan militant punk et solidaire, nous a quitté brutalement dans la nuit de jeudi 29 juin. Il est très difficile d’écrire ces mots tant Hubert nous semblait éternel : Hubert est décédé d’un arrêt cardiaque dans les champs alors qu’il devait s’occuper de ses moutons qui lui étaient si chers. Louisette, son épouse, et Nolwenn et Yoann, ses enfants, sont terrassé.e.s et vont avoir besoin d’un énorme soutien matériel et moral au sein de la ferme en attendant de pouvoir trouver des solutions pérennes. 

La disparition d’Hubert laisse un immense vide pour toutes les personnes qui ont eu la chance de croiser sa route, d’entendre son rire et ses coups de gueule. Qui ont eu la chance de bénéficier de sa passion pour la transmission et de tant d’autres choses qui rendaient Hubert unique.

Nous le remercions tous et toutes infiniment pour sa générosité infinie et ce qu’il nous laisse : un amour profond pour l’environnement et les humain.e.s, une solidarité à toute épreuve, une sensibilité et un humour touchants et des luttes collectives déterminées face à un système politique injuste.
Un humain incroyable aux 1000 vies et autant de combats et de copaines autour de lui ! 

Nous tâcherons de perpétuer ses luttes, de maintenir son esprit punk généreux, sa solidarité et de garder en tête les précieux souvenirs qu’il nous laisse. Toujours le poing levé !

Hubert a notamment fortement contribué aux luttes contre les OGMs, contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, contre le projet de surf-park artificiel de Saint-Père-en-Retz, le projet de port de plaisance de Brétignolles-sur-mer, le projet de parc éco-industriel du Carnet et s’est mobilisé toute sa vie pour donner envie aux personnes qui le croisaient de lutter à leur tour contre l’agro-industrie, l’atificialisation des sols, le fascisme et tout ce qui nous détruit collectivement.

Il avait également à coeur d’aider des paysan.ne.s bio à s’installer localement et à transmettre son savoir aux personnes qui venaient en stage et WOOFING sur sa ferme et celle de Yoann.

Il souhaitait également faire de sa ferme un refuge pour la vie sauvage et en trente ans d’activité paysanne et de lutte contre le remembrement sur sa ferme, il est y parvenu : la ferme du Pin accueille des dizaines d’espèces protégées, des haies pluri-centenaires et épaisses, des zones en friches et de belles prairies permanentes.

C’était aussi cet amour pour la biodiversité et pour la transmission aux générations suivantes d’un environnement préservé qu’il se donnait coeur et âme dans les luttes écologistes et sociales locales.

Il luttait dans sa chair pour un monde plus solidaire et contre les injustices, l’autoritarisme et le fascisme ! Ses adages préférés qu’il nous scandait avec son air rieur resteront longtemps dans nos mémoires et nul doute que nous les crierons longtemps sur la ferme et ailleurs en son honneur : « même pas peur ! », « même mort, je bougerai encore »,  et « bon bah j’y vais hein, j’ai un métier ! ».

Un métier de paysan bio qu’il adorait plus que tout et qu’il exerçait sans répit pour maintenir une activité économique précaire, pour préserver les écosystèmes et pour pouvoir nourrir le maximum de personnes avec des légumes bio.

Une mort politique, comme celle de tant d’autres… 

Sa mort soudaine quelques jours avant ses 64 ans nous prouve une fois de plus qu’Hubert avait raison de lutter contre toutes les injustices, la violence du système agricole et le mépris de l’Etat pour une agriculture plus respectueuse de l’environnement. 

Hubert a été victime d’un système agricole mortifère et d’un système capitaliste et productiviste qui fait mourir au travail, en priorité les personnes exerçant des métiers pénibles et peu rémunérés. 

Hubert était d’ailleurs très en colère contre la réforme des retraites mais ne pouvait pas participer aux mobilisations car il était épuisé par son travail et les violences qu’il avait subies. 

Ses convictions et actions lui ont values un nombre incalculable de violences d’Etat et plus locales : menaces de mort, rumeurs immondes qui circulaient sur lui dans le territoire, intrusions sur les fermes pour intimider/saboter du matériel, agressions par des collègues agriculteurs sur ses champs en le traitant d' »écoterroriste », procès politiques et arrestation violente par les flics en juin 2021, centaine de survols d’hélicoptère de la gendarmerie au dessus des deux fermes depuis la lutte contre le Surf Park… 

Sans oublier la mort de sa chienne Mia, tuée volontairement par les chasseurs il y quelques mois, entre autres épreuves que Yoann pourra vous raconter si vous le désirez.


Toutes ces épreuves l’ont terriblement fragilisé, en particulier la violence policière en 2021 qui l’avait épuisée physiquement (il avait été extrait violemment d’une voiture, tapé et avait déjà failli mourir sur le coup). Mais elles étaient aussi la preuve qu’il dérangeait l’Etat, les fachos, les réacs, la gauche institutionnelle et ce système qui nous détruit !


Nous aurions été nombreux.ses à nous décourager face à autant de violences, mais Hubert était inarrêtable et ses engagements comptaient plus que tout. Même pas peur ! 

Comment soutenir sa famille et la ferme ? 

Sa famille et ses proches aimeraient pouvoir prendre du temps pour faire leur deuil mais malheureusement la paysannerie et ce système n’accordent jamais de repos.

Louisette n’a le droit à la retraite qu’à 67 ans et nous devons tout faire pour qu’elle ne se retrouve pas dans une situation précaire.
Nous devons également tout mettre en œuvre pour sauver les cultures maraîchères d’Hubert et faire en sorte de préserver sa ferme, ainsi que celle de Yoann, le temps de trouver des solutions et de prendre des décisions quant à leur avenir.


– Pour soutenir financièrement, nous avons mis en place une cagnotte qui servira à financer les frais d’obsèques et administratifs, les besoins matériels de la ferme et à aider Louisette autant que possible : https://www.cotizup.com/solidarite-ferme-hubert

– Pour aider comme vous le pouvez sur la ferme dans les jourset semaines qui viennent, contactez Yoann à l’adresse permabocage@gmail.com-

Si vous l’avez connu et que vous souhaitez nous transmettre des anecdoctes, des récits de vie/de lutte qui vous ont marqué, des messages de soutien à la famille, des photos, des vidéos d’Hubert, n’hésitez pas à nous envoyer un email à hubertmemepaspeur@riseup.net 

Le meilleur hommage que nous pouvons lui rendre est de poursuivre la solidarité paysanne tout en donnant tout pour soutenir sa famille, ses animaux (Shanti et Lili ses chiennes, les moutons, les ânes, le bouc qui sent vraiment très fort le bouc et les biquettes) et la ferme familiale et celle de Yoann.

– Hubert aurait voulu une belle fête militante et paysanne entre copaines, nous allons organiser cela dans les semaines / mois à venir.

N’hésitez pas à nous contacter à hubertmemepaspeur@riseup.net si vous voulez participer à l’organisation ou soutenir comme vous le pouvez ! 

Rendons lui également hommage en poursuivant la beauté et justesse de ses combats avec toutes les émotions que nous transmettait Hubert !

Nous continuerons à défendre un monde libéré des oppressions, une agriculture écologique, l’accueil inconditionnel des personnes exilées et une solidarité exemplaire avec toujours un petit bout d’Hubert, de son amour et de ses bêtises au plus profond de nous ! 

À Hubert et nos libertés collectives <3

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